Crise immobilière : agissons, à court terme !

Publié le : 6 décembre 2023

Court terme, moyen terme

« Cette crise immobilière est structurelle, la promotion immobilière doit changer de modèle. Les prix du logement n’ont que trop monté. La transition écologique n’est pas assez prise en compte. » 

Nous partageons pleinement ces analyses et nous nous efforçons, comme beaucoup d’autres acteurs du logement, de répondre à ces enjeux essentiels, et de moyen terme. Mais que cela ne nous empêche pas de voir la réalité de la crise brutale que la filière traverse, et d’agir à court terme !

Débloquer les opérations

L’origine de la crise est désormais bien connue, elle est à quatre temps :

  1. Des fonciers ont été maîtrisés pour développer des opérations immobilières,
  2. L’inflation post-Covid a fait fortement monter le coût des travaux, et donc des logements,
  3. La même inflation a amené la Banque Centrale à relever rapidement les taux d’intérêt, ce qui a contraint fortement les capacités d’achat des ménages,
  4. Prises en étau, de nombreuses opérations sont bloquées.

Or il est de l’intérêt général de débloquer ces opérations :

  • Car elles sont nécessaires et utiles ! Elles répondent à des besoins, souvent très forts, en logements. Les chefs d’entreprises s’en font largement écho, quand le recrutement de collaborateurs est freiné par les difficultés de se loger.
  • Car elles participent à l’activité économique. Elles donnent des emplois et des points de croissance. Et elles contribuent à maintenir les compétences de la filière pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain.

Tout doit donc être fait, à court terme, pour trouver des solutions et les débloquer.

C’est ce que font les opérateurs comme les promoteurs, qui n’ont pas le choix, et assument des pertes financières en acceptant des baisses de prix parfois très fortes (notamment lors de rachats en bloc, promus par le gouvernement).

C’est ce que font ou doivent faire aussi, je pense, les pouvoirs publics :

  • A l’échelle des collectivités, en apportant de la souplesse dans les interprétations réglementaires, dans la programmation, et en apportant des soutiens financiers, notamment aux bailleurs sociaux,
  • A l’échelle nationale, en élargissant le nombre de ménages éligibles à l’accession sociale, en maintenant et même en renforçant les dispositifs de soutiens financiers (PTZ, Pinel…).

Ne pas être à contretemps

Nous ne pouvons que regretter que le gouvernement, à contretemps, choisisse ce moment pour réduire ses aides au logement. Certes, le poids de la dette française entraîne des choix difficiles ; il peut rendre sensible aux chants des sirènes qui, depuis longtemps, jugent la politique du logement « inefficace » (sans jamais le démontrer).

Mais ces calculs budgétaires, focalisés sur les dépenses, et oubliant un peu vite les recettes, sont-ils les bons ? Au contraire, à mon sens, le dispositif Pinel (pour ne prendre que cet exemple) devrait être renforcé dans les prochains mois, le temps de sortir ces opérations bloquées.

Et après ? Là nous retrouvons le moyen terme, le travail à mener collectivement pour trouver de nouveaux modèles, pour faire baisser les prix du logement et s’inscrire pleinement dans la nécessaire trajectoire environnementale. C’est tout autre chose…

Matthieu Nédonchelle

Directeur Général

Groupe CISN

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